L’euro au plus bas depuis le mois de mars 2006



Hier, vers 18 h 10, la monnaie européenne est tombée à 1,1972 dollar, sonplus basniveau depu is
le 24 mars 2006. Face à la monnaie helvétique, la monnaie unique a chuté jusqu’à 1,3867 franc
suisse, un nouveau plus bas historique. Dans lemême temps, les Bourses retournaient dans le rouge, Paris chutant de 2,86%.

« Les chiffres de l’emploi (américain) portent un coup à l’enthousiasme sur la reprise » économique mondiale, commentait Joshua Raymond, analyste chez City Index. En effet, l’économie américaine a créé 431 000 emplois en mai, soit une progression nettementmoins
bonne qu’espéré, selon le rapport mensuel du département américain du Travail
publié hier.

Avantmême lapublicationde ces chiffres, les cambistes fuyaient déjà les investissements à risque, pour se réfugier auprès de valeurs jugées plus sûres, comme
le billet vert et le franc suisse.

« Après quelques jours loin des projecteurs, la crise de la dette enEurope fait son retour sur le devant de la scène », notait ainsi David Morrison, analyste chezGFT, citant notamment
des r i sques de contagion de la crise européenne hors zone euro, à la Hongrie et à la Roumanie.

En Hongrie, des déclarations alarmistes de responsables du parti au pouvoir sur la situation
économique du pays ont remis en cause la crédibilité financière d’un État qui, pour éviter une
banqueroute, est sous perfusion de 20 milliards d’euros, mis à dispositionpar leFondsmonétaire
international (FMI), l’Union européenne (UE) et la Banque centrale européenne (BCE) depuis
l’automne 2008.

La « parité » de Fillon Pour corser le tout, le Premier ministre français, François
Fillon, a lancé qu’ilne voyait « que des bonnes nouvelles dans la parité entre l’euro et le dollar », à même de doper les exportations de la zone euro.

Les agences de presse anglophones ont aussitôt entendu « parité » (« parity » en anglais) dans
son sens étroit d’égalité parfaite.

Elles en ont déduit que le chef de gouvernement appelait de ses voeux cette équivalence : 1 euro
égale 1 dollar. Du coup, les opérateurs desmarchés de changes se sont sentis
encouragés à vendre de l’euro. « Quand les hommes politiques comprendront-ils que les commentaires emprunts de candeur et destinés à leur public local ont pour effet
de déstabiliser les marchés financiers ? », s’indignait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

En effet, ces commentaires « ne font aucun cadeau à l’euro, notait l’analyste. Ils n’aident
certainement pas à stabiliser la monnaie unique, (et au contraire) ébranlent de plus belle la crédibilité des politiques à vouloir soutenir l’euro. »

Autre élément plombant l’euro : la banque HSBC a abaissé, hier, sa recommandation sur l’Europe — hors Royaume-Uni — de « neutre » à « sous-pondéré », car « il reste encore beaucoup trop d’incertitudes sur la santé des banques, sur l’avenir de l’euro, sur les
dettes souveraines, et sur la croissance pour prendre des risques sur cette région actuellement ».

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