Le comédien Bernard Giraudeau, qui souffrait d'un cancer, est mort à l'âge de 63 ans dans un hôpital parisien, samedi. Acteur, il a débuté sa carrière aux côtés de Jean Gabin en 1973, avant de passer à la réalisation et à l'écriture.
Comédien, réalisateur, écrivain et bourlingueur, Bernard Giraudeau, mort samedi matin dans un hôpital parisien à 63 ans, a joué avec le même brio les séducteurs romantiques de comédie et les héros tragiques, ambigus ou violents avant de passer à la réalisation et, avec succès, à l'écriture.
En plus de trente ans de carrière, ce gaillard au sourire enchanteur et aux yeux clairs qui ne voulait pas être "un fonctionnaire de la pellicule", a cultivé nombre de passions : théâtre, cinéma, voyage, écriture, sport.
Né le 18 juin 1947 à La Rochelle (Charentes-Maritimes), fils de militaire, Bernard Giraudeau s'engage à 15 ans dans la Marine nationale et fait deux fois le tour du monde à bord de la Jeanne d'Arc.
S'il exerce divers métiers aux Halles ou dans une agence de publicité, il commence le théâtre à La Rochelle à 20 ans. Il s'inscrit au Conservatoire de Paris, où il obtient un premier prix de comédie classique et moderne (1974).
Il apparaît au côté de Jean Gabin en 1973 dans le polar de José Giovanni "Deux hommes dans la ville", puis enchaîne dans son registre préféré, la comédie -- "Et la tendresse, bordel?" (1978), "Viens chez moi, j'habite chez une copine" -- où il rencontre le succès.
Capitaine séducteur dans "Passion d'amour" (1980), d'Ettore Scola, Bernard Giraudeau passe du héros romantique au loubard, justicier solitaire dans "Rue Barbare" (1983), qui le révèle au grand public.
Souvent comparé à Gérard Philipe, il démontre dans ces rôles plus dramatiques, son extraordinaire capacité de métamorphose.
Le flic alcoolique qu'il joue dans "Poussière d'ange" (1987) un polar crépusculaire d'Edouard Niermans, préfigure ses personnages antipathiques ou ambigus des années 90 : prélat poudré ("Ridicule"), patron pervers ("Une affaire de goût"), beauf homosexuel ("Gouttes d'eau sur pierres brûlantes"), psychopathe diabétique ("Ce jour-là").
Parallèlement, Bernard Giraudeau retourne régulièrement sur les planches où il a débuté en 1971 à Paris avec Jacques Fabbri dans "Pauvre France".
Réalisateur de deux longs-métrages ("L'Autre", 1990 et "Les Caprices d'un fleuve", 1996) et de documentaires, il mène aussi une carrière de romancier à succès avec "Le Marin à l'ancre" (2001), "Les Hommes à terre" (2004) et "Les femmes de nage" (2007).
Atteint d'un cancer du rein en 2000 puis du poumon cinq ans plus tard, il témoignait avec courage, dans les média, de sa vie avec la maladie.
En juillet 2009, le comédien avait lu des lettres du poète Cesare Pavese, au festival de la correspondance à Grignan (Drôme).
Chevalier de la Légion d'honneur, Bernard Giraudeau a eu deux enfants de la comédienne Anny Duperey, Gaël et la comédienne Sara, qui a remporté le Molière 2007 de la révélation féminine théâtrale.
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